Après l’école

Ce matin, en lisant la Charente Libre, je suis tombé sur cet article consacré aux retraités qui, chaque soir, se rendent à l’école de Magnac-sur-Touvre pour aider les enfants à faire leurs devoirs. Une poignée de bénévoles, un sourire, un cahier ouvert : rien de spectaculaire, mais une immense richesse pour ces enfants qui trouvent là une écoute et un appui que toutes les familles ne peuvent offrir.
Ces scènes, en apparence ordinaires, disent beaucoup de notre école et de nos inégalités. Car tous les enfants ne rentrent pas à la maison avec la même possibilité de s’asseoir, de demander de l’aide, d’être accompagnés. Un quart des élèves, rappelait la directrice, ne fait pas ses devoirs du tout. Ce sont alors des écarts silencieux qui se creusent, des inégalités sociales qui deviennent inégalités scolaires.
Face à cela, la réponse locale prend souvent la forme du bénévolat : généreux, précieux, mais fragile. Ici quelques retraités, ailleurs une association, plus loin une paroisse… Ce patchwork dit la vitalité d’un tissu social, mais aussi ses limites : selon l’endroit où l’on vit, selon les réseaux que l’on croise, les chances ne sont pas les mêmes.
C’est pour cette raison que je crois nécessaire d’aller plus loin : faire de l’aide aux devoirs et du soutien scolaire un service public municipal, laïque et gratuit. Non pas une école bis, mais un temps après la classe, garanti par la municipalité dans chaque école, où les enfants trouvent un cadre serein pour comprendre et avancer. Un service public de la Ville, construit avec les familles, les services de l'Education Nationale, les enseignants, les associations et les volontaires.
Un tel choix enverrait un signal clair : celui d’une municipalité qui se tient aux côtés des enfants et des familles, qui choisit l’égalité et la confiance dans l’école publique. Les bénévoles de Magnac-sur-Touvre nous montrent la voie : à nous de transformer cet engagement en un droit partagé par tous !