Voix de retour

Chapitre clos

Je n’ai rien publié ici depuis le 22 mai. Presque deux mois de silence, traversés comme un fleuve souterrain. Je pourrais parler de la fatigue, de la densité des jours, du fracas des nuits sans sommeil – car un enfant est né. Un troisième. Un petit garçon qui vient refermer une boucle et en ouvrir tant d’autres. Il y a dans sa venue quelque chose de doux et d’inaltérable, une vérité silencieuse qui me ramène à l’essentiel. Et puis, il y a tout le reste.

En deux mois, beaucoup a changé. Je suis devenu Président de l’association ADELIE, qui défend les droits de l’enfant, et Secrétaire fédéral à la coordination du Parti socialiste de Charente, une responsabilité politique que j’ai choisie d’assumer pleinement, à visage découvert. Le temps de l’observation touche à sa fin. Le retour n’est plus un mouvement : il est devenu un état. Je vis ici. J’agis ici.

Mais une chose, une seule, ne doit jamais changer. Je me fais aujourd’hui une promesse : celle de garder le regard du revenant.

Ce regard un peu flou, un peu tendre, un peu inquiet. Celui qui ne prend rien pour acquis. Celui qui ne s’habitue pas trop vite. Celui qui continue de poser des questions, même quand les réponses se pressent.

Je veux continuer à voir les failles sous les routines. Les angles morts sous les certitudes. Les silences derrière les discours. C’est la condition, je crois, pour que Voix de Retour reste vivant. Qu’il ne devienne pas le carnet nostalgique d’un retour accompli, mais le journal d’une présence exigeante.

Alors oui, le chapitre du retour est clos. Je suis revenu. C’est à présent que tout commence.