Voix de retour

Tenir le fil

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Il y a parfois des silences qui en disent long. Depuis le 1er mai, je n’ai rien publié. Non pas par manque de matière – bien au contraire – mais parce que quelque chose est en train de bouger, de s’infléchir. Ce blog, Voix de Retour, s’est construit sur une posture d’écoute, de regard porté sur un territoire retrouvé, de lente traversée. J’ai voulu documenter le retour, pas en spectateur désincarné, mais en observateur habité. Je me suis efforcé de prendre le temps, de comprendre ce qui se joue ici, dans les plis du quotidien, entre les murs familiers d’une ville que je redécouvre.

Mais il faut l’écrire : cette posture de l’observateur commence à se transformer.

Depuis quelques semaines, une intuition me travaille. Une intuition tenace, presque physique. Celle qu’un espace s’ouvre, d'une opportunité, fragile mais réelle. Je ne peux plus seulement regarder : il faut agir.

Cela ne se fait pas sans vertige. Car agir, c’est s’exposer. C’est entrer dans l’arène, accepter les compromis, les heurts, le désordre du réel. C’est aussi risquer de perdre une part de cette distance précieuse, de cette liberté que permet l’observation. Mais je crois que c’est possible autrement. Je crois qu’il est encore temps d’inventer une manière d’agir sans trahir ce regard. De faire sans cesser d’écouter, d’intervenir sans cesser de questionner.

Je me donne encore quelques jours pour clarifier et être certain de ne pas me précipiter. Mais si cette intuition se confirme, alors viendra le moment de prendre position. Vraiment.

Et je me fais cette promesse, ici, noir sur blanc : si j’avance, ce ne sera pas pour me fondre dans un système. Ce sera pour tenter de le transformer. Avec les moyens du bord, peut-être. Mais avec rigueur et méthode. Avec une forme d’exigence calme.

Et toujours, toujours, avec cette capacité de recul et d’écoute chevillée au corps.

Car c’est cela, Voix de Retour. Ce n’est pas un journal intime. Ce n’est pas un projet politique. C’est un espace de veille intérieure, un fil tendu entre l’intime et le collectif. Un lieu pour tenir bon.

Alors je le dis, à voix haute : je suis prêt. Pas à tout. Mais à commencer.