Voix de retour

Voix de retour

image Il y a quelques semaines, je suis revenu poser mes valises à Angoulême, cette ville où j’ai grandi, où j’ai construit mes premières amitiés, mes premières convictions aussi. Comme beaucoup, j’ai quitté la ville à l’orée de l’âge adulte, sans trop savoir si j’y reviendrais un jour. Et pourtant, me revoilà, avec ce drôle de mélange entre le regard familier de celui qui connaît chaque rue, chaque façade, et l’étonnement sincère de celui qui redécouvre une ville qui a changé sans lui.

Ma première envie, en arrivant, a été de pousser la porte de mon ancien lycée, Guez de Balzac. Un réflexe presque instinctif, comme si pour comprendre ce qu’était devenue Angoulême, il fallait commencer par là, par ce lieu où tant de choses ont commencé pour moi. J’y ai retrouvé quelques visages familiers, croisé des élèves d’aujourd’hui qui, sans le savoir, marchent dans nos pas. J’y ai senti à la fois la continuité et les transformations. Ce mélange m’a accompagné dans mes premiers pas de retour.

En me baladant dans le centre-ville, j’ai retrouvé certains repères intacts, d’autres bousculés par le temps. Ce qui frappe surtout, c’est cette impression diffuse d’un centre qui s’étiole, avec des vitrines vides, des commerces disparus, et une vitalité qui semble parfois en suspens. Pourquoi ? Est-ce que c’est une évolution inéluctable, ou est-ce qu’il y a des leviers qu’on n’a pas encore actionnés pour redonner envie, redonner du souffle ?

Et puis, en repensant aux grandes étapes qui ont marqué la ville, je me suis interrogé sur la place qu’occupent aujourd’hui les grands projets. Depuis l’ouverture de l’Alpha, je me demande quels ont été les nouveaux élans, les nouvelles ambitions portées pour la ville et son agglomération. Peut-être sont-ils moins visibles. Peut-être sont-ils à réinventer.

Je n’ai pas de réponses, juste des questions qui m’accompagnent depuis mon retour. Et l’envie de comprendre comment cette ville, qui m’a tant donné, se réinvente aujourd’hui et pour demain.